La vulvodynie: cause, symptômes, traitement naturel efficace...

C’est quoi la vulvodynie ?

 

La vulvodynie (« douleur à la vulve ») est une maladie gynécologique qui se présente comme une douleur vulvaire sans cause apparente (infection, mycose…). La souffrance au niveau des lèvres génitales est plus ou moins intense et dure parfois des mois voire des années tant qu’on ne la soigne pas avec un traitement efficace.

Souvent décrite comme une brûlure vulvaire sans infection la vulvodynie peut:

  • Être présente en permanence.
  • Apparaître et disparaître sans raison.
  • Ou bien être déclenchée par un contact parfois très léger (vêtement, pénis du partenaire…).

La souffrance au niveau de la peau peut aller de la simple gêne jusqu’à des douleurs très importantes et il y a souvent un lien entre stress et vulvodynie car les patientes atteintes de cette maladie sont en général d’une nature stressée et anxieuse.

Je vais vous expliquer dans cet article très complet quelle est la cause de vos douleurs génitales mais surtout comment on guérit de la vulvodynie.

Car c'est cela le plus important à retenir: souffrir de la vulve n'est pas une fatalité et il existe un traitement naturel efficace de la vulvodynie.

Je connais bien cette maladie car avant de faire de la sexologie je m’intéressais déjà beaucoup au traitement des douleurs chroniques.

Quand je suis devenu sexologue mon intérêt s’est donc porté naturellement sur la prise en charge des douleurs sexuelles. Surtout que nous avons au sein de l'hôpital de Brest un service spécialisé dans ce domaine avec des médecins (gynécologues et dermatologues) très compétents.

Quand ces médecins ont su que je m’intéressais aux douleurs sexuelles ils ont commencé à diriger vers moi des femmes atteintes de vulvodynies et de vestibulites.

Avec les années cela m’a permis de mettre au point avec eux une méthode de soins qui fonctionne bien car c’est cela que vous devez retenir :

Avoir mal n'est pas une fatalité: la vulvodynie se soigne.

Depuis que j’exerce j’ai aidé à guérir des centaines de femmes qui souffraient de douleurs vulvaires.

Au moment où j’écrit ces lignes j’ai huit patientes en soins pour ce motif et je suis totalement confiant dans leur capacité à guérir.

Cette maladie est encore mal connue du monde médical mais de plus en plus de professionnels de santé s’y intéressent.

J'ai d’ailleurs été invité à faire une intervention pour parler du traitement de la vulvodynie à environ 150 gynécologues et sage-femmes lors des journées de gynécologie du grand Ouest au printemps dernier.

Preuve que les informations commencent à circuler.

 

Quels sont les symptômes de la maladie ?

 

 

Les symptômes de la vulvodynie sont variables mais elle est souvent décrite par les femmes qui me consultent comme :

  • Une sensation de brûlure vulvaire sans infection, de pincement ou de démangeaison au niveau de la vulve.
  • L’intensité de la douleur est très variable d’une femme à l’autre et celle-ci s’est souvent installée petit à petit.
  • Il y a presque toujours un problème gynécologique à l’origine de la vulvodynie (mycoses à répétition, cystites, traumatisme gynécologique (accouchement, rapport sexuel douloureux...) ou un épisode de vie (ménopause, problème famillial...) mais celui-ci a disparu et la douleur est restée. Souvent même elle à augmenté.
  • Particularité de ce problème féminin: le médecin ne trouve aucune cause qui puisse expliquer le fait que ces souffrances durent: ni infection, MST, ni mycose….

La douleur se situe au niveau des lèvres génitales ou du vestibule (l’entrée du vagin entre les lèvres, on parle alors de vestibulite) et peut être provoquée par un contact parfois très léger ou apparaître de façon spontanée.

Une des particularités de cette maladie est que la vulvodynie est épuisante nerveusement pour les femmes qui en souffrent car au-delà de la gêne douloureuse elles ne comprennent souvent pas ce qui leur arrive et les médecins non plus car cette pathologie est très mal connue.

 

Les patientes atteintes de vulvodynie se sont même parfois entendu dire que « c’était dans leur tête » par des professionnels de santé indélicats (et qui surtout ne connaissaient rien à cette maladie).
Vos douleurs vulvaires sont bien réelles mais il s’agit en fait d’un problème neurologique pas d’un organe malade (la vulve)

 

 

Quelle est la cause de la brûlure vulvaire sans infection ?

 

Si la vulvodynie est si compliquée à comprendre et à diagnostiquer c’est qu’il s’agit sans doute du mélange de plusieurs choses.

 

1-Votre vulvodynie est due à un dérèglement du système qui gère la douleur dans votre corps

 

La cause de ce qui est souvent décrit comme des brûlures vulvaires sans infection est de mieux en mieux connue : il s’agit en fait d’un problème neurologique ; un dérèglement du système de la douleur.

La douleur est une information très importante du corps. C’est elle qui nous aide à savoir que quelque chose ne va pas et que nous devons nous soigner pour éviter que la maladie s’aggrave.

Une fois le message perçu nous avons dans le corps un système dont le rôle est de gérer cette information douloureuse : il agit un peu comme un pompier qui éteindrait un feu une fois celui-ci détecté.

A chaque fois que nous avons mal ce système que nous utilisons des milliers de fois dans notre vie se met en marche et fait en sorte de diminuer la douleur.

Dans le cas de la vulvodynie c’est comme s’il s’était déréglé et que le pompier ne pouvait plus éteindre totalement l’incendie.

De temps en temps le feu redémarre tout seul.

En cas de vulvodynie le système de la douleur à été tellement sollicité qu’il s’est déréglé et n’arrive plus à « éteindre » la douleur. C’est comme un ressort : vous pouvez tirer dessus et le relâcher des milliers de fois. A chaque fois il revient à sa taille du départ.

Mais si un jour vous tirez trop dessus il se déforme et ne reprends plus jamais sa forme initiale.

La vulvodynie commence en général par un problème gynécologique

Mais ce problème a été soigné et c’est le système qui gère la douleur qui s’est « déréglé » et continue à faire croire au cerveau que le mal est présent.

Pour guérir de la vulvodynie il ne faut donc pas chercher à soigner la vulve mais le dérèglement du système de la douleur.

 

2-La douleur vulvaire est aussi due au développement d’une hyper-attention et d’une hypersensibilité de la vulve

 

Toutes les parties de notre corps sont présentes au niveau de notre cerveau. C’est cela qui nous permet de toucher notre nez les yeux fermés.

Plus une partie du corps est importante et plus votre cerveau lui accorde de ses capacités.

Par exemple: les mains sont des organes très sensibles et qui font des mouvements complexes. Votre cerveau leur accorde donc beaucoup de ses capacités (et encore plus à votre main dominante).

La zone du cerveau qui correspond aux mains est donc très grande.

Les bras eux font des mouvements simples et ne doivent pas être trop sensibles (on les cogne souvent) : la zone du cerveau correspondante est donc toute petite.

Si un humain avait des organes de taille proportionnelle à l’importance que leur accorde le cerveau il serait monstrueux avec des mains immenses, de grandes lèvres (zone très sensible et mobile) et des tout petits bras et jambes.

Nous savons aujourd’hui que notre cerveau se modifie en permanence :

  • Quand nous apprenons quelque chose de nouveau il crée de nouvelles connections entre les neurones.
  • Quand nous oublions les choses ce sont en fait des connections non utilisées qui se défont.
  • On appelle cela la plasticité neuronale.

C’est ce phénomène qui est en partie responsable de votre vulvodynie : votre sexe qui n’occupait avant d’avoir mal que quelques secondes ou minutes par jour dans votre vie se met à prendre beaucoup de place du fait de la répétition des douleurs, des examens médicaux et des inquiétudes liées à votre état de santé.

Or nous retenons deux choses : ce qui se répète (comme faire ses lacets) et ce qui est marqué au niveau émotionnel (premier baisé, premier rapport sexuel…). Le reste nous l’oublions (comme le théorème de Thales (avouez : vous aussi l’avez oublié, non ?))

Dans le cas des brûlures vulvaires sans infection il y a tout pour que le cerveau « mémorise la douleur » : La répétition et les émotions.

A force d’avoir mal à la vulve et de vous inquiéter votre cerveau décide donc que vos parties génitales méritent de plus en plus importante et leur accorde de plus en plus de ses capacités :

  • Vous devenez plus sensible.
  • Mais aussi plus attentive à ce qui se passez dans cette zone.
  • En quelque sorte vous devenez une « experte » de la vulve.

Dans la vulvodynie le cerveau est petit à petit devenu très sensible et attentif à ce qui se passe au niveau de la vulve.

Vous ressentez des choses que vous ne perceviez pas avant parce que leur intensité était faible et que votre cerveau n’y faisait pas attention (comme la sensation de la couture du pantalon sur votre peau).

La différence entre un sensation neutre (voire agréable) et une douleur n’est parfois qu’une question d’intensité.

 

3 – Un autre phénomène appelé « mémoire de la douleur » est lui aussi une cause de la vulvodynie

 

vulvodynie: ampoule allumée

 

Quand vous percevez une information votre cerveau l'interprète en direct.

Mais s’il reçoit trop d’informations en une seule fois il a du mal à toutes les traiter et crée une sorte de file d’attente. Puis il continue à s’occuper des informations en attente même si leur source à disparue.

Nous avons tous fait le petit jeu un jour de regarder une ampoule quelques secondes puis de fermer les yeux : nous continuons à voir « le fantôme de l’ampoule » alors que notre cerveau ne reçoit plus d’informations lumineuses.

C’est parce qu’il est arrivé tellement de lumière à notre cerveau quand nous regardions l’ampoule qu’il n’a pas réussi à traiter toutes les informations en direct et qu’il à créé « une file d’attente » qui prend ensuite quelques secondes à gérer.

Imaginez que vous n’ayez pas regardé cette ampoule pendant quelques secondes mais pendant plusieurs minutes, heures, jours voire semaines…Combien de temps pensez-vous qu’il faudrait à votre cerveau pour traiter toutes ces informations?

C’est ce qui se passe avec vos brûlures vulvaires.

Dans la vulvodynie le cerveau à perçu tellement de messages de douleurs en provenance de la vulve qu’il n’a pas réussi à « digérer » toutes ces informations au fur et à mesure et à créé « une file d’attente ».

Vous continuez donc à ressentir de la douleur comme si elle venait de votre sexe alors que cet endroit ne fait plus mal.

C’est le même principe que les douleurs de membre fantôme décrites chez des soldats de la première guerre mondiale qui avaient été amputés et qui continuaient à avoir mal à la jambe coupée. Au début on les croyait fous jusqu’à ce qu’on comprenne l’origine de ces douleurs.

 

 

4-Une tension musculaire involontaire est aussi la cause de votre douleur au périnée

 

Il se passe dans notre tête ce qu’il se passe dans notre corps et inversement: avoir mal provoque une tension psychologique et donc une tension physique.

On ne peut pas être bien dans son corps quand on est mal dans sa tête et inversement.

Une femme qui souffre de vulvodynie est en permanence « sur la défensive ». La peur de la douleur qui peut survenir n’importe quand fait qu’elle est souvent en hypervigilance et stressée.

Cette tension nerveuse provoque automatiquement une tension musculaire qui fait que tous les muscles de son corps sont contractés. Son périnée (le muscle qui se trouve entre vos jambes et qui est percé de l’orifice vaginal, l’orifice anal et l’urinaire comme les autres muscles.

Or quand un muscle est très contracté il peut lui-même finir par faire mal.

C’est pour cela que les femmes atteintes de vulvodynie ont souvent une douleur au périnée.

 

 

5- Enfin il peut y avoir une inflammation de la vulve (une vulvite)

 

Vulvodynie veut dire « douleur de la vulve » et vulvite « inflammation de la vulve ».

Il existe une maladie qui ressemble à la vulvodynie et qui est une inflammation très douloureuse qui se déclenche dans une partie du corps suite à un premier problème de santé peu grave.

On appelait cela avant une algoneurodystrophie (AND) et maintenant un syndrome douloureux chronique localisé…cela vous rappelle sans doute la vulvodynie.

Quand j’étais étudiant on a tout dit sur cette maladie et comme souvent en médecine quand on dit tout et n’importe quoi sur un problème de santé c’est qu’en réalité on ne sait pas ce qui le cause.

Une chose est sûre on a aucune peine à croire les gens atteints de ce problème quand ils disent qu’ils ont mal.

  • Un syndrome douloureux chronique commence toujours sur un problème de santé banal. Par exemple une entorse de cheville ou du poignet.
  • On va immobiliser le bras ou la jambe avec un plâtre puis quelques semaines plus tard l’enlever et commencer la rééducation chez le kiné.
  • Mais au bout de quelques jours la zone commence à gonfler et à devenir rouge et douloureuse.
  • L’inflammation devient énorme en quelques semaines et la patiente (9 fois sur 10 il s’agit d’une femme) a de plus en plus mal. Ce que le médecin n’a aucune difficulté à croire en voyant la main ou le pied.

 

vulvodynie photo inflammation

 

L’inflammation va augmenter jusqu’à devenir impressionnante, rester quelques mois puis diminuer doucement en un an un an et demi…

Il semble qu’il s’agisse d’une réaction autonome du corps contre la personne. Comme si son corps lui disait « puisque toi tu ne sais pas t’arrêter moi je vais le faire » car cette maladie ne touche que des gens très actifs, cérébraux et stressés.

La personne qui se dit « chouette je me suis cassé le poignet j’ai trois mois de vacances » ne fera jamais d’AND.

Mais pas contre celle qui se dit « ce n’est pas le moment, comment vont-ils faire au travail ?.. » elle, est une candidate idéale.

Il se passe sans doute dans la vulvodynie une inflammation au niveau de la vulve comme dans l’AND mais vue l’anatomie du sexe et des lèvres génitales cette vulvite est souvent dure à déceler.

Une inflammation vulvaire qui va finir par partir mais en laissant derrière elle le souvenir de la douleur et les inquiétudes.

 

 

 Comment guérir une vulvodynie ? 

 

1-Le premier traitement efficace de la vulvodynie est d'éviter les forums et internet

 

C’est une des premières consignes que je donne à mes patientes atteintes de vulvodynie ou de vestibulite.

"Laissez-vous porter et n’essayez plus de résoudre le problème vous-même car sinon involontairement vous allez l’entretenir".

Les femmes qui souffrent de brûlures vulvaires ont souvent erré de médecin en médecin et ce sont parfois leurs propres recherches ou la fréquentation d’un forum sur la vulvodynie qui les a amenées à trouver le bon diagnostic.

Peut-être est-ce le cas de cet article sur lequel vous êtes arrivée par des recherches sur internet.

Mais pour guérir il va falloir rééduquer votre système de la douleur et aider votre cerveau à donner de moins en moins d’importance à vos douleurs génitales.

En continuant à aller sur des sites ou des forums qui parlent de vulvodynie, en discutant avec des femmes qui ont le même problème que vous, vous alimentez la présence de la maladie dans votre esprit comme si vous disiez tous les jours à votre cerveau « c’est important, pense-y… »

Vous aimeriez sans doute trouver quelqu’un qui dit « j’ai guéri de la vulvodynie » sur un forum mais ce ne sera pas le cas (ou c’est rare) car une personne qui n’a plus mal ne va plus sur les forums.

Elle a repris sa vie normale et oublie peu à peu cet élément de son passé.

Sur un forum parlant de vestibulite et de vulvodynie vous trouverez surtout des gens qui souffrent depuis des mois voire des années.

Des gens qui n’ont pas encore guéri pour diverses raisons.

Ce qui ne peux que vous inquiéter et vous amener à penser qu’il s’agit d’une maladie incurable ou qu’il n’y a pas de traitement.

Si vous êtes comme la majorité des femmes qui me consultent votre cerveau est déjà assez générateur de stress et d’anxiété sans l’alimenter en allant sur des sites anxiogènes.

Je vous encourage donc à trouver un dermatologue et un sexologue qui connaissent bien la vulvodynie (éventuellement un kiné ou une sage-femme) puis à vous laisser porter par ces professionnels s’ils vous inspirent confiance.

C’est en renonçant à être vous-même votre propre médecin et en vous mettant dans le rôle de la patiente active (vous aurez des exercices à pratiquer) que vous guérirez. Pas en allant sur internet.

 

 

2-Pour pouvoir dire « j’ai guéri de la vulvodynie » vous allez devoir rééduquer votre système de la douleur

 

Pour réussir à être guérie de la vulvodynie vous devez absolument éviter de déclencher la douleur car toute sensation douloureuse alimente le problème sexuel.

« Rusez » pour éviter d’avoir mal :

  • Si vous ne supportez pas la couture de votre jean mettez une jupe ou un pantalon large.
  • Privilégiez les sous-vêtements en coton et sans dentelle.
  • Si le contact du collant vous gêne faites un trou au niveau de l’entre jambes ou portez des Dim-up.
  • Asseyez vous sur un gros ballon si être assise sur une chaise est douloureux.
  • Trouvez vos stratégies pour ne pas avoir mal et moins penser à votre vulvodynie car pour guérir de la vulvodynie il faut « oublier » la douleur.

 Je vous ai expliqué que le système qui dans votre corps est responsable de la gestion de la douleur s’était « dérèglé ».

Il va donc falloir lui réapprendre à fonctionner normalement pour qu’une sensation banale (le contact d’un vêtement, d’un doigt ou du pénis de votre partenaire) ne soit plus perçue comme intense et donc douloureuse.

Le mieux pour cela est d’envoyer à votre cerveau des informations non douloureuses et même si possible agréables en provenance de vos parties intimes.

Faire en sorte qu’il n’associe plus votre vulve à la douleur.

Le mieux est de faire des massages vulvaires en suivant une technique particulière. Vous pouvez aussi faire faire ces massages par un kiné ou une sage-femme mais renseignez vous bien avant pour savoir si le professionnel de santé que vous consultez connaît bien la vulvodynie. Ils sont assez rares.

En sexothérapie je laisse le choix à mes patientes mais à titre personnel je trouve plus intéressant qu’elles fassent elles-mêmes des automassages que je leur apprends.

  • Tout d’abord elles peuvent le faire plus souvent car elles n’ont pas besoin de prendre rdv.
  • Cela les amène aussi à s’intéresser à leur sexe sous un angle différent de celui qui les occupe depuis quelques mois en devenant actives et en se rendant compte que leur vulve peut être touchée sans obligatoirement faire mal.
  • Enfin pour certaines c’est une occasion de mieux connaître et de s’approprier leur anatomie intime

 Les hommes connaissent parfaitement leur sexe car ils le touchent et le voient tous les jours. Ne serait-ce que pour faire pipi.

Pour les femmes c’est plus compliqué car il faut faire un effort : prendre un miroir et observer.

Même comme cela une grande partie restera invisible car interne.

Tout cela associé à une éducation souvent plus limitante pour tout ce qui touche le sexe fait que beaucoup de femmes ne connaissent pas aussi bien leurs parties génitales que les hommes.

Ce qui laisse beaucoup de place à l’imaginaire…Élément souvent plus limitant qu’aidant.

Je vous conseille donc pour guérir la vulvodynie de commencer par apporter le maximum d’informations non douloureuses et même si possibles agréables à votre cerveau pour lui réapprendre que votre vulve peut ne pas faire mal.

 

 

 

Vulvodynie et sexualité

 

couple qui fait l'amour

 

Le côté épuisant des douleurs, la relation de confiance avec son corps qui se dégrade ou la peur d’avoir mal font que la vulvodynie provoque souvent une baisse de libido.

Pourtant j’encourage toujours mes patientes à reprendre ou à entretenir une sexualité active et non douloureuse.

Si la masturbation fait partie de votre vie (ce qui est le cas de 70 à 80% des femmes aujourd’hui) je vous encourage à la pratiquer : c’est un excellent moyen d’envoyer des informations de plaisir à votre cerveau.

De plus l’orgasme provoque la libération dans le corps de substances anti-douleur et anti-inflammatoires naturelles.

Idem pour ce qui est de faire l’amour : je ne peux que vous y encourager.

La sexualité est bonne pour l’entente et la complicité du couple.

Les brûlures vulvaires handicapent bien sûr beaucoup les femmes qui en sont atteintes mais cela impacte aussi leur partenaire et plus vous resterez proches et complices et plus vite vous guérirez de votre vulvodynie.

  • Si vous manquez de désir sexuel peut-être pouvez-vous vous donner un petit rdv coquin.
  • Si vous craignez d’avoir mal à la pénétration évitez la (vous pouvez même conserver un joli sous-vêtement pour symboliser le fait que vous préférez ne pas être touchée au niveau génital).
  • Privilégiez la sensualité, les câlins et le « peau à peau » (qui provoque la sécrétion d’hormones apaisantes et anti-douleur dans votre corps).
  • Plus vous vivrez normalement et plus vite vous serez guérie de la vulvodynie

 

 

3- Un élément essentiel à la guérison : la relaxation

 

Après lui avoir expliqué ce qu’est la vulvodynie et comment guérir, les premiers exercices que j’apprends à une femme qui me consulte en tant que sexologue parce qu’elle souffre de vulvodynie ou de vestibulite sont des techniques de relaxation.

  • La douleur provoque un stress et une anxiété qui alimentent l’hypervigilance et l’hypersensibilité.
  • De plus « vous n’êtes pas une vulve ». Vous êtes une femme. Il va être difficile de détendre l’un sans détendre l’autre…

Notre système médical « découpe » souvent les gens en morceaux avec un médecin spécialiste pour chaque partie. Il oublie parfois que derrière ces différents organes il y a une personne et pour soigner la vulvodynie il faut s’occuper de la personne dans son entier.

Pas uniquement de ses organes.

Les femmes atteintes de douleurs vulvaires avaient en général une tendance à être très stressées, anxieuses et dans le contrôle.

Il y a d’ailleurs un lien clair entre stress et vulvodynie et beaucoup des femmes qui me consultent me disent que leurs douleurs augmentent quand elles sont très stressées.

Nb/ Nous ne sommes pas tous égaux au niveau cérébral et je ne parle pas de psychologie mais bien de neurologie.

Une pensée, une sensation ou un geste n’est jamais qu’un courant électrique qui circule dans un nerf puis dans le cerveau.

On sait depuis peu de temps que ce courant électrique ne circule pas à la même vitesse chez tout le monde : il existe une partie de la population chez qui il circule plus vite et qui traite donc plus d’informations en une minute.

Ce sont en général des gens très actifs (voire hyperactifs) au niveau cérébral.

Cela s’accompagne aussi souvent d’une grande sensibilité (voire d'une hypersensibilité) car la sensibilité n’est jamais elle aussi qu’un traitement d’informations.

 

Si vous vous êtes reconnue dans la description des ces femmes au mental hyperactif je vous conseille fortement de regarder cette vidéo "La sexualité des gens qui pensent trop..." qui devrait vous en apprendre beaucoup sur vous même.

 

Avoir ce cerveau hyperactif est générateur de plus de stress et d’anxiété que si il "tournait à un rythme normal".

Si vous faites partie de cette catégorie de personnes faire de la relaxation est indispensable à votre bien être quotidien et à la guérison de votre vulvodynie.

Une des parties les plus importante du traitement naturel de la vulvodynie est de diminuer votre stress.

Pour cela il existe deux techniques très efficaces que je vous conseille de pratiquer :

  • Une technique de relaxation rapide, facile et efficace (je la fait moi-même plusieurs fois par jour depuis des années car j’ai aussi été diagnostiqué avec ce cerveau « hyperactif ») : le contrôle respiratoire.
  • Des méthodes de détente profonde qui nécessitent plus de temps mais agissent de façon plus profonde et efficace sur le long terme.
  • Trouvez aussi les méthodes de relaxation qui vous conviennent (sport, danse, lecture, tricot, yoga…) et pratiquez les souvent. C’est indispensable à la guérison de votre problème sexuel et à votre bien-être général.

 

 

4- Apprenez à travailler et détendre les muscles de votre bassin pour éviter la douleur périnéale

 

Bien connaître, savoir contracter et détendre son périnée est indispensable pour ne pas avoir mal et vivre une sexualité épanouie.

Certaines femmes qui souffrent de douleurs vulvaires n’ont pas de difficultés à faire l’amour et à être pénétrée par le pénis de leur partenaire. D’autres ne peuvent plus avoir de relations sexuelles ou ont mal lors des rapports (on parle de dyspareunie).

Apprendre à détendre les muscles du périnée et du vagin va non seulement vous permettre d’éviter d’avoir un périnée douloureux, vous aider à guérir plus vite mais aussi vous permettre de retrouver le plaisir de la sexualité et la complicité qui va avec.

Si la pénétration est douloureuse il ne faut surtout pas forcer : souvenez vous que la règle n°1 pour guérir de la vulvodynie est d’éviter de déclencher la douleur.

Dans ce cas en complément des exercices de contrôle et de détente des muscles du périnée je vous conseille de faire des exercices de pénétration progressifs et non douloureux. Idéalement en utilisant des bougies vaginales comme le kit velvi.

 

 

5- Le meilleur outil pour lutter contre la douleur vulvaire sans infection est l’hypnose

 

j'ai guéri de la vulvodynie forum hypnose

 

Je pense qu’en cas de douleur vulvaire sans infection faire de l’hypnose est indispensable car cela va faciliter et accélérer la plasticité neuronale et la « reprogrammation de votre cerveau et de son système de la douleur ».

L’hypnose n’est bien sûr pas une baguette magique mais c’est un outil très puissant qui agit réellement sur le corps.

Je vous ai dit que j’étais convaincu que ce qui se passait dans notre tête se passait dans notre corps et inversement. C’est l’hypnose qui m’a fait prendre conscience de cela.

En sexothérapie avec les femmes qui me consultent pour une vulvodynie ou une vestibulite je fais systématiquement plusieurs séances d’hypnose et je leur donne ensuite les enregistrements pour qu’elles continuent à faire de l’autohypnose chez elles.

Je vous conseille vivement de faire en complément des autres techniques des séances d’hypnose spécifiques à la vulvodynie avec un sexologue formé à cette technique ou seule au moyen d’enregistrements.

Ce que vous allez vivre en état d’hypnose votre cerveau va le penser réel et donc répercuter sur votre corps les conséquences de cet évènement comme s'il était vraiment arrivé.

Imaginer en état d’hypnose que vous n’avez plus mal va faciliter la diminution des douleurs, diminuer votre hyper-attention envers vos parties génitales et l’hypersensibilité locale.

Je donne à mes patientes l’enregistrement d’une séance d’hypnose durant laquelle elles apprennent à anesthésier la zone douloureuse et à diminuer la douleur vulvaire. Avec l’entraînement cette séance est très efficace et beaucoup d’entre elles arrivent à calmer leurs crises douloureuses et à les faire disparaître petit à petit.

Faire de l’hypnose pour s’imaginer dans le futur guérie de la vulvodynie permet aussi de reprendre espoir et de retrouver un meilleur moral car souvent les femmes atteintes de douleurs vulvaires ont presque oublié ce que c’était de ne plus souffrir. 

Elles doutent même parfois du fait qu’un jour elles n’auront plus mal.

« Se reprogrammer » par l’hypnose permet de provoquer la dynamique qui va permettre la guérison.

 

 

6- Les médicaments et les crèmes

 

Il existe différents médicaments et soins complémentaires utilisés dans le traitement des douleurs vulvaires.

 

 

Les crèmes anti-inflammatoires, anesthésiantes et hydratantes utilisées pour guérir la vulvodynie

 

Certaines sont très intéressants. 

Notamment pour leur action hydratante, lubrifiante ou apaisante de la peau.

Souvent les femmes qui souffrent de cette pathologie ont déjà mis sur leur sexe beaucoup de pommades anti-inflammatoires ou contre les mycoses.

Crèmes qui ont eu parfois eu comme effet secondaire de fragiliser et rendre moins souple la peau de leur vulve.

La peau de votre sexe doit être hydratée et nourrit comme la peau de votre visage et il existe aujourd’hui de très bons produits pour cela. Certains naturels comme l'huile d'amande douce et d’autres chimiques mais très intéressants.

Tout acte sexuel et toute pénétration doit être fait en utilisant un lubrifiant. Le simple oubli de ce produit peut suffire à déclencher une douleur qui va alimenter la vulvodynie.

 

 

Les médicaments efficaces pour traiter les douleurs chroniques

 

Aucun médicament ne peut guérir une douleur vulvaire chronique car comme je vous l’ai expliqué il n’y a plus un organe à guérir mais votre cerveau et votre système de la douleur à rééduquer.

Cependant certains médicaments sont connus pour diminuer les douleurs chroniques. On les donne donc avec l’idée que si une femme à moins mal cela va l’aider à « oublier la douleur » en complément de l’hypnose, des automassages et des techniques de relaxation.

Ce sont surtout deux médicaments qui sont prescrits en cas de vulvodynie:

Le Rivotril et le Laroxyl.

Inconvénient majeur de ces médicaments ils ont souvent des effets secondaires très lourds.

C'est pour cela que je conseille en général à mes patientes de privilégier le traitement naturel de la vulvodynie qui est efficace dans la majorité des cas et de garder ces traitements chimiques en dernier recours.

En général elles arrivent à guérir sans les utiliser.

Mais attention! Si votre médecin vous à prescrit un médicament ne l'arrêtez surtout pas seule. Si vous avez des effets secondaires parlez en avec lui.

 

Compte tenu du côté épuisant au niveau moral des douleurs et de la baisse de moral que peut causer les brûlures vulvaires sans infection si vous pensez faire une dépression prendre un traitement pour vous aider à améliorer votre santé psychique peut-être une bonne idée.

Plus "vous vous sentirez bien dans votre tête" et plus vite votre vulvodynie guérira. 

La majorité des antidépresseurs modernes n'ont pas ou peu d'effets secondaires et n'entraînent pas de dépendance. Ils peuvent être "une béquille" très utile le temps de la rééducation de votre système de la douleur.

 

 

La chirurgie et les autres thérapies

 

Devant la mauvaise compréhension qui a accompagné pendant longtemps les douleurs vulvaires comme la vulvodynie et la vestibulite de nombreux traitements ont été essayés.

Un de ces traitements est chirurgical : la vestibulectomie.

Cette opération consiste à enlever le vestibule (la peau à située à l’entrée du vagin entre les petites lèvres) qui est souvent le lieu de douleurs vulvaire (on parle alors de vestibulite).

  • Le problème est que comme je vous l’ai expliqué la vulvodynie n’est pas une maladie d’un organe : la vulve.
  • C’est une maladie du système de la douleur, une hyper-attention et une hypersensibilité involontaire.
  • Enlever la zone du corps qui correspond à l’origine du problème n’est donc pas selon moi une bonne idée car celui-ci se trouve en fait dans le système nerveux et le cerveau. Surtout que le geste chirurgical lui même provoque souvent des douleurs qui vont alimenter le cercle vicieux.

Bref ! Les résultats de la vestibulectomie sont très aléatoires et entant que sexologue je conseille à mes patientes de garder cette solution en dernier recours.

Je dois reconnaitre que j’ai vu quelques cas de femmes soulagées suite à cette opération mais cela fait des années que je n’ai pas vu une de mes patientes faire ce choix car le traitement naturel que je leur propose à toujours permis de résoudre le problème.

 

Conclusion

 

vulvodynie photo d'une allumette qui brûle

 

La vulvodynie est une douleur au niveau de la vulve qui est en général apparue petit à petit suite à:

  • Un problème gynécologique,
  • un évènement de vie (grossesse, ménopause…)
  • ou un traumatisme gynécologique (rapport douloureux, examen agressif ou chirurgie…).

Mais le problème au niveau des parties génitales à disparu et la douleur vulvaire est restée (elle s’est même souvent aggravée avec le temps).

Ces douleurs intimes sont souvent décrites comme une sensation de brûlure vulvaire sans infection, d’irritation, de pincement ou de démangeaisons.

Chez certaines femmes la souffrance est légère mais chez la majorité elle est très importante et peut être permanente, aller et venir sans raison apparente ou être déclenchée par un contact (couture du pantalon, pénis du partenaire…).

C’est une douleur très invalidante et cette souffrance affecte beaucoup la vie des femmes atteintes de vulvodynie avec souvent des conséquences émotionnelles et psychiques importantes.

Même si elle fait suite à un problème gynécologique la vulvodynie n’est pas un liée à la maladie d’un organe (la vulve) mais à un problème neurologique : un dérèglement du système qui gère la douleur et à au développement involontaire d’une hypersensibilité et d’une hyper-attention chez la patiente.

C’est ce problème neurologique qu’il faut soigner pour guérir de la vulvodynie car ce qu’il est important de retenir c’est que ces douleurs vulvaires se soignent. Mais à condition de ne plus chercher à guérir la vulve et plutôt de « réparer » le système de la douleur qui est déréglé.

En associant différents outils :

  • Certaines crèmes et médicaments.
  • La compréhension du problème sexuel pour ne plus laisser de place à l’imaginaire mais au rationnel.
  • Les techniques d’automassage pour renvoyer des informations neutres voire positives au cerveau et que celui-ci n’associe plus automatiquement vulve et douleur.
  • Des techniques de relaxation rapides et plus profondes.
  • Des séances d’hypnoses qui sont très efficaces pour « reprogrammer le cerveau » et apaiser les crises douloureuses.
  • Ainsi que quelques autres outils destinés à faire un nettoyage émotionnel.

On arrive à petit à petit oublier la douleur. Les crises deviennent de moins n moins fortes et de plus en plus rares puis disparaissent complètement.

 

Ronan MOAL

Sexologue

 

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